Trouver de l'eau chez vous, ça ne coule pas de source

Publié le par Blog de journaliste

MAGNETISME. Portrait d'un sourcier exerçant à Graulhet dans le Tarn.

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Pendule, baguettes, plans et cadran. Jean Moulières transporte en permanence son attirail de sourcier dans le coffre de sa voiture. Il faut dire que le Tarnais se rend chaque jour « sur le terrain » à la recherche d'eau. Depuis qu'il a pris sa retraite en 1995, le septuagénaire a monté sa petite société à son nom. Pour les habitants de Graulhet, dans le Tarn, à une quinzaine de kilomètres au Sud de Gaillac, il est ainsi devenu un spécialiste de la « prospection sourcière ».

DSCF3808Son rôle ? S'assurer de la présence (ou non) d'une source d'eau sous terre pour permettre à des particuliers de construire ou de réalimenter un puits, à des agriculteurs d'irriguer leurs champs, ou pour un usage ménager (chasse d'eau, lavage, etc.). Pour cet ancien fabriquant d'emporte-pièce, le sourcier est « un chercheur d'eau et non pas un trouveur ». Comprendre : il ne vous fera pas jaillir de l'eau douce de votre jardin si vous vivez en plein désert. Par contre, il étudiera la situation de votre terrain et se rendra sur place pour sentir les choses…

« Premièrement, je demande les plans au particulier pour réaliser à l'aide de cartes et grâce à un logiciel informatique sa situation géologique ». Voici pour la partie concrète de la sourcellerie « moderne ». Le Graulhetois note un certain nombre d'indices (altitude, dénivelé, proximité d'un cours d'eau). La suite s'avère beaucoup plus intrigante et continue d'opposer la petite communauté de sourciers à différentes figures et associations scientifiques.

Ainsi, Jean Moulières se rend sur le terrain pour vérifier lui-même de l'opportunité de ses recherches. Là, le géologue se transforme en professeur Tournesol. Il sonde le sol de tout son corps et son esprit, à grand renfort de pendule et de baguettes. Qu'arrive-t-il si de l'eau lui passe sous les pieds ? « Il y a un ressenti, un petit frémissement dans les mains qui tiennent le pendule ou la baguette ». L'objet en métal se met à tournoyer, les lamelles se redressent. Pour lui, « laprésence de l'eau se traduit à travers les muscles ». Il met en avant la thèse du magnétisme.DSCF3847

Une théorie confirmée par l'hydrologue Jacques Delouvrier. « Les sourciers sont des gens plus sensibles que les autres aux variations de courants électromagnétiques. Une variation peut être due à la présence ou à l'absence d'eau, mais aussi à une faille dans le terrain, c'est pourquoi cela n'a jamais été démontré scientifiquement qu'ils puissenttrouver de l'eau. Par contre, ils font des interprétations et souvent connaissent bien le coin où ils recherchent».

Le succès des sourciers semble réel, au regard des chiffres que ceux-ci annoncent. Jean Moulières revendique ainsi près de 80 interventions dans la région sur l'année 2007.

M. P.
Reportage photo : M. P
Article paru dans le quotidien La Dépêche du Midi du 26/12/09.

 

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C
<br /> bonjour<br /> serait il possible de pouvoir ce rencontrer?<br /> merci d'avance<br /> cagou<br /> <br /> <br />
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