La police à hélices de Bron

Publié le par Blog de journaliste

Frédéric Reilhan, chef de la Brigade de Police Aéronautique de la PAF Sud-Est nous embarque dans le quotidien d’une petite équipe, chargée tant des missions aéronautiques et de police judiciaire que de tâches administratives dans le milieu aérien.

 

Discrétion

Pas de gyrophare. Encore moins d’écusson de la police nationale sur son cockpit. Le Commandant Frédéric Reilhan occupe depuis deux ans la tête de la Brigade de police aéronautique (BPA) de la zone Rhône-Alpes/Auvergne, l’une des onze BPA françaises. Une petite structure (trois pilotes et une secrétaire) tout aussi discrète que présente dans le milieu aéronautique. Sous le commandement du Commissaire divisionnaire André Pichon, de la Police aux frontières (PAF/Sud-Est), le pilote chapote des missions sur douze départements. Basés sur l’aérodrome de Bron, à l’Est de Lyon, cette BPA loue ses appareils à des sociétés privées. « Nous disposons d’une flotte de six hélicoptères », précise Frédéric Reilhan. « Nous sommes équipés de Robinson RH44. Ils sont très adaptés aux missions légères. » Missions légères ? Oui, car la BPA, qui fête ses 80 ans cette année, ne mène pas d’arrestations en plein vol. Son job mêle enquête, repérage, paperasse et prévention. Avec pour priorité de passer inaperçu. « Nos appareils sont banalisés, adaptés à certaines missions où la discrétion est requise. » Des missions dites « opérationnelles » : photographie aérienne, fouille sur certaines zones, surveillance, recherche, mais aussi sécurisation routière. Cette dernière mission, réalisée « deux fois par mois au minimum », s’organise au-dessus des principaux axes routiers. « Un hélicoptère transportant un officier de police judiciaire à son bord vole à 200 mètres du sol, sur une zone de 5 à 10 km de long. » De là, il constate les délits et prévient ses collègues motards, au sol, qui verbalisent. Au menu, principalement : « les camions qui se suivent de très près, les voitures qui doublent à droite, ou celles qui roulent sur la bande d’arrêt d’urgence ». L’opération dure une cinquantaine de minutes. Cette activité motive particulièrement Frédéric Reilhan. « On relève dix à quinze infractions qui n’auraient jamais été vues sans hélicoptère. » La part opérationnelle représente « 35 % » de l’activité de la BPA, selon le policier.

 

Enquête et sécurité

Autres missions importantes : celles de police judiciaire, en matière d’accidents et d’infractions. Prélèvements et mises sous scellés font partie des attributions de l’Officier de police. Pour le Commandant Reilhan, un accident « parle à quelqu’un qui connaît son langage. » Soit, « la position de telle commande », « telle indication instrumentale », « la description de ce que les gens ont vu », etc. Des informations qu’ils complètent à l’aide des données fournies par différents radars militaires et civils. Pour le reste, les agents interviennent pour des contrôles au sein du milieu aéronautique : manifestations aériennes, contrôle d’aérodromes, d’aéronefs et de travail aérien. « Tout ce qu’on fait, c’est pour améliorer la sécurité aérienne », synthétise Frédéric Reilhan. « Nous sommes les conseillers des Préfets en matière aéronautique. » Un championnat de parapente, la pose d’un pylône par voie aérienne ? La BPA est dessus. « On étudie la faisabilité de la chose », indique le pilote d’hélicoptère, mettant en avant le « rôle pédagogique » de la BPA au service de « l’aviation  générale. » « Nous essayons d’instaurer un rapport de confiance avec les responsables des clubs. Je leur dis : appelez-moi pour n’importe quoi. »

 

Polyvalence

A la BPA depuis 13 ans, policier depuis 27 ans et pilote « depuis tout autant », le Commandant Reilhan note un intérêt particulier pour ce service, au sein de la police. Mais, les places sont très limitées et échoient aux profils pluriels. « Il faut beaucoup de compétences. Nous recrutons des policiers en poste, avec une compétence aéronautique. Ensuite, ils participent à des stages nationaux annuels au sein de structures de l’aviation civile. Cela peut varier d’une semaine, pour quelqu’un qui vole toute l’année, à deux mois. » La BPA de Bron mène « une soixantaine » de missions par an. Le métier ? « C’est un tout. J’apprécie de pouvoir piloter et parler. » Tout en étant d’astreinte 24h sur 24, en cas d’accident. D’où les qualités demandées : « stabilité » et « disponibilité ».

Maxime Petit

Photos : DR

 

CONTACT :

Brigade de police aéronautique – PAF/SUD-EST

Bâtiment A

Aéroport de Bron

69500 BRON

Tél.: 04 72 14 95 50

Fax : 04 72 37 76 95

bpa-sudest.dzpaf-69@interieur.gouv.fr

 

 

  Publié dans le mensuel Air Contact de juillet 2009

Publié dans Portraits

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C
<br /> fréderique ne te goure pas de chemin<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Salut maxime, super site ! ça me donne des idées !<br /> <br /> <br />
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